La none et le cardinal.

D'un dissolu passé, il fallait qu `elle se range,
Car son âme en péril devait quitter la fange.
Qu'aucun amour frustré à sa porte ne sonne,
Elle a fuit le ruisseau afin de se faire nonne.
Moniale appliquée en ce lieu fort austère,
Espérant son salut dans ce pieux monastère,
Mais au lieu d'accéder à l'escalier du ciel,
Elle fut chassée des limbes en retrouvant le fiel.

Cardinal en visite que jadis elle connut,
Bien que caché sous coiffe l'a de suite reconnue.
La bête sous la chasuble taraudait ce vieux prêtre,
Et du corps de la belle voulait se rendre maître.
Son vœu de pureté toucha vite a sa fin,
Usant de son pouvoir et du secret commun,
Le prélat affamé l'a prise sur l'autel,
Ressuscitant les affres du passé en hôtel.

Le destin quelquefois prend des chemins étranges,
Quand un ecclésiastique que la soutane démange,
Allume le brasier dans sa vie monotone,
Du feu de la passion qui dans ses sens résonne.
De ses pairs il trahit un confié ministère,
Mais on n'est pas de bois pour être mis en stère.
La nature vous rappelle la destinée des bielles,
Lorsque vous retrouvez une belle au goût miel.

De la jolie gagneuse consommant le menu,
Il n'avait d'autre hâte que de la mettre nue,
De quitter ses habits et d'enlever ses guêtres,
Pour des jeux pervertis ou il perdait son être.
L'âge et forces prières l'ayant rendu chenu,
De mettre en berne son rut le temps était venu.
Si Vénus l'attisait, c'est pour le prendre en traître,
L'incitant à paraître pour mieux l'envoyer paître.

S'abandonnant à elle, lui mangeant dans la main,
L'amante religieuse prit en main son destin.
Ce lieu de recueillement devint un lupanar,
Accueillant la visite de soudards égrillards.
Se vautrant sans vergogne dans ces rapports malsains,
Sa libido frustrée ne connut plus de frein.
L'andropause le muta en gérant de bordel,
De novices praticiennes il tira les ficelles.

Celui qui vient puiser dans la réserve d'ange,
Ne peut se purifier dans aucune eau de Gange.
Dieu en sourde colère lentement lui mitonne,
Un final érecteur comme les feuilles d'automne.
Violant son sacerdoce en rites sataniques,
Du sexe diabolique il louait les pratiques.
Or les chemins des sens parcourent bien des mystères,
Conduisant un abbé aux traces de Lucifer.

Vadé rétro Satana !

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